La
a 25 ans

société des arts technologiques

fondée en 1996

25 ans

Cette année la Société des arts technologiques souffle ses 25 bougies! Pour célébrer cet anniversaire de quart de siècle, la SAT vous invite à 5 jours de festivités sur ses 4 étages, avec des expériences immersives et des party dans le dôme, des expositions, des installations, des ateliers, des conférences et des soirées sur la terrasse.

société des arts
technologiques

fondée en

1996

La recherche – une histoire d’innovation

Par Nathalie Bachand

L’histoire de la Société des arts technologiques [SAT] est d’emblée une histoire d’innovation. Et à l’arrière-plan se trouve la recherche : ce travail de fond, s’étalant souvent sur plusieurs années, avec la collaboration transversale de chercheurs et d’experts – travail à travers lequel les idées s’organisent, prennent forme et se concrétisent. 

Lorsqu’en 1995, Montréal accueille le 6e International Symposium on Electronic Art, ISEA, c’est la future fondatrice de la SAT – Monique Savoie – et le fondateur en devenir de Mutek – Alain Mongeau – qui en seront le cœur organisateur. Ce moment clé dans l’histoire du développement des arts technologiques au Québec, est aussi celui qui insufflera l’inspiration nécessaire à la création de la SAT en 1996, lieu majeur de la vitalité numérique à Montréal. Dès 1997, des programmes de résidence d’artistes sont mis en place et c’est le début d’une effervescence nouvelle à travers laquelle l’art numérique va bénéficier d’une émergence incroyablement énergique. 

Rendez-vous… sur les bancs publics

La téléprésence est l’un des premiers axes d’innovation des activités de la SAT. En 1999, la création du dispositif Rendez-vous… sur les bancs publics, installé devant le Musée d’art contemporain à Montréal et à la Place d’Youville à Québec, permettait aux passants de ces deux villes d’échanger en temps réel. C’est toute une série d’expérimentations qui ont suivi dans le sillage de ce concept initial et qui mèneront dix ans plus tard, en 2009, au développement du dispositif de téléprésence Scenic et du réseau Scènes ouvertes, qui connecte des salles de spectacle à travers le Québec. C’est un désir d’actualiser des utopies et une vision permettant d’orienter cette drive qui se rencontrent et se réalisent ici. 

Scenic, la solution de téléprésence artistique de la SAT

Puis en 2002, la recherche et développement s’organise et se structure. Il y a 20 ans – insérer ici champagne et confettis – était créé le centre de R&D qui devenait le Metalab, avec son premier programme de recherche permettant aux artistes d’expérimenter avec notamment des dispositifs immersifs comme des dômes et des cycloramas. L’immersion devient alors centrale dans les recherches technologiques initiées par les équipes de la SAT. Puis de ce centre de gravité, se déploie toute une série de recherches touchant l’interactivité, la projection mapping, la spatialisation sonore et, bien sûr, la téléprésence précédemment mentionnée – le tout sous forme de logiciels libres accessibles aux artistes et chercheurs, ainsi que pour les milieux du privé et de l’éducation.

Nicolas Bouillot, co-directeur du Metalab : « Le fait que la recherche et la création se côtoient, naturellement, ça nourrit les deux côtés. Pour la création, ça fait quelque chose de particulier parce qu’il y a une composante de recherche qui est forte. Donc il y a des technologies qu’on n’a jamais vues en production. Et dans la recherche, ce sont des contraintes un peu plus pratiques qu’on ne voit pas nécessairement quand on va dans des conférences et qu’on rencontre d’autres chercheurs qui n’ont pas ces contraintes de production et qui vont purement dans des problèmes théoriques et des hypothèses qui ne sont pas soumises à des réalités de production. »

La Satosphère

Depuis 2011, toute cette recherche est propulsée à l’avant plan sur la scène de la Satosphère, un dôme modulable dédié à la diffusion d’expériences immersives à 360˚ à 157 haut-parleurs. Avec l’existence de cette vitrine, le public peut enfin voir se matérialiser l’effet de convergence des innovations technologiques générées par les recherches in house de la SAT. L’incomparable structure qu’est la Satosphère permet en effet d’y réunir et d’y actualiser les diverses innovations en cours, et d’ainsi devenir un laboratoire de création au potentiel exponentiel. L’immersion, qu’on peut définir par la simulation d’une sensation de présence, est un véritable point de rencontre pour la spatialisation sonore et le mapping vidéo, de même que pour des dispositifs plus pointus tel qu’un plancher haptique – actuellement en développement – constitué de dalles pouvant vibrer, trembler, bouger et réagir aux sons. 

Si les contextes de diffusion sont importants pour la recherche, ceux permettant le transfert des connaissances le sont tout autant. Les programmes de formation, dont le Campus SAT créé en 2007 consacré à la jeunesse, participent d’une écologie essentielle pourtant peu visible. L’éducation est fondamentale afin de préparer le futur. Et pour pouvoir se projeter, faut-il avoir les assises permettant de s’élancer. Aussi la formation est l’une des priorités parmi les activités de la SAT. Ce faisant, ce sont aussi les artistes et autres spécialistes qui se trouvent valorisés, puisqu’ils sont amenés à partager leur savoir avec la communauté gravitant autour des arts numériques. Apprendre est assurément le premier step de la recherche.

En adéquation avec le flux actuel des développements technologiques, les recherches futures de la SAT promettent d’étonner nos sens et de porter notre perception vers un point pour le moment imperceptible. L’innovation, après tout, n’est-elle pas une histoire de disruption des à priori du passé et d’anticipation vers l’avenir, tout en gardant un œil sur le présent ? 

Commissaire indépendante et autrice, Nathalie Bachand s’intéresse aux enjeux du numérique et à ses conditions d’émergence dans l’art contemporain. Auparavant responsable du développement pour ELEKTRA-BIAN (2006-2016), elle est actuellement codirectrice artistique pour Sporobole.


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