La
a 25 ans

société des arts technologiques

fondée en 1996

25 ans

Cette année la Société des arts technologiques souffle ses 25 bougies! Pour célébrer cet anniversaire de quart de siècle, la SAT vous invite à 5 jours de festivités sur ses 4 étages, avec des expériences immersives et des party dans le dôme, des expositions, des installations, des ateliers, des conférences et des soirées sur la terrasse.

société des arts
technologiques

fondée en

1996

25 ans d’immersion à la SAT

par Benoit Palop

On ne va pas se mentir, la création artistique numérique a longtemps été marginalisée, bien (trop) souvent considérée comme une niche. Les choses ont néanmoins bien évoluées. Nous sommes aujourd’hui en 2022, et il est évident que de telles pratiques questionnent les enjeux de société à l’ère digitale mieux que toutes autres, se distinguant plus que jamais sur les devants de la scène artistique. Institutions classiques, industrie créative et culturelle, sans oublier le marché de l’art : tout le monde en est. Cependant, la SAT (ainsi qu’une petite poignée d’autres pionniers) avait bien anticipé cette révolution, développant son expertise sur ces nouveaux outils depuis sa création en 1996. 

Interpolate — Push 1 Stop & Woulg

Repousser les limites

Dès lors, son équipe, composée de rêveur·se·s, de visionnaires, d’artistes, et avant tout de passionné.e.s, s’est efforcée d’explorer les possibilités offertes, contribuant sans relâche à la pérennité d’un milieu en constante mutation. Leur motivation: développer des expériences immersives collectives avant-gardistes, de réalité virtuelle et de téléprésence. Depuis ses toutes premières initiatives et dispositifs, incluant le Panoscope 360° pensé et créé par l’artiste et membre fondateur de la SAT, Luc Courchesne, l’organisation a su innover comme aucun autre lieu ne l’avait fait auparavant. Elle s’est toujours donnée pour mission de repousser les limites et de proposer des expériences uniques qui marqueront les esprits.

« J’étais obsédé par l’immersion, raconte Luc Courchesne, j’avais créé le Panoscope, qui est en fin de compte un dôme inversé. Monique Savoie m’avait dit : “C’est ben beau ton Panoscope, mais si on le retournait à l’envers, au lieu d’avoir une personne, on pourrait en avoir 20 qui partagent la même expérience”. C’est devenu la Satosphère, qui permet à des artistes de partout de venir y construire des mondes immersifs. »

C’est en 2011 que la SAT prend une toute autre dimension avec l’inauguration de la Satosphère, ce dôme emblématique dont rêvait sa fondatrice Monique Savoie.  “D’abord ce fut un grand sentiment d’accomplissement qui, je crois, témoigne à la fois de nos efforts soutenus à sa conception et à sa réalisation mais surtout de nos convictions profondes de vouloir faire les choses autrement. Autant sur le plan du design, que sur celui de ses approches hybrides de production, ce que nous étions en train de créer sortait à ce moment là des sentiers battus,” explique Louis-Philippe St-Arnault, ancien directeur du département Immersion de la SAT. “Sa singularité fut aussi la portée de ses fonctions, de ses programmes de recherche et de création en continu mais surtout du modèle complet et novateur d’économie circulaire que nous voulions y initier et qui a désormais fait ses preuves.” 

2011. Construction de la Satosphère

La Satosphère, lieu d’expériences immersives collectives

Premier espace immersif modulable permanent, la Satosphère est très vite devenue un des emblèmes de la scène culturelle montréalaise, et même plus, une référence hors des frontières québécoises. Transcendant non seulement la façon de diffuser de l’art numérique, de tenir des conférences et des ateliers de formation, la Satosphère est aussi un espace capable de faire lever un party. En effet, les expériences radicales et englobantes qu’elle permet outrepassent les contraintes physiques du simple écran. Son environnement 360°, doté d’un système sonore de 157 hauts-parleurs, bouleverse de biens des manières la façon de se confronter à une œuvre, questionnant la position du public-regardeur à l’ère digitale. Plus acteur que spectateur, l’audience peut, d’une certaine façon, participer à la création d’une trame narrative conceptuelle et d’une expérience sensorielle commune.

Sphere — Robot Koch & Mickael Le Goff 

La Satosphère devient également un lieu de création prisé faisant rêver de nombreux.ses artistes du milieu à travers le monde. “Mise à part sa taille et sa rondeur, c’est avant tout le canevas immersif complet qu’offre la Satosphère, allant jusqu’au sol sur tous les axes, qui attire et inspire mais aussi qui défie les artistes en début de projet,“ explique Louis-Philippe. “Sur cette parfaite page blanche tridimensionnelle, sans référence d’échelle, ni cadre, ni point d’appui architectural, le premier jet est toujours un « statement ». En prenant vie, cet immense canevas devient un portail qui offre un accès particulièrement naturel et incarné à l’espace virtuel: à y pénétrer, à l’explorer en groupe et à y créer des événements spatio-temporels imaginaires, des scènes virtuelles génératives, contemplatives ou interactives,“ ajoute-t-il, insistant sur le fait que la rencontre entre l’espace scénique tangible qu’elle abrite et cet espace scénographique audiovisuel environnant est en quelque sorte un des points fondamentaux de la Satosphère. 

Cosmic Polarizations – Teresa Carrasco 

Le métavers et la plateforme virtuelle Satellite

Nous sommes encore très loin d‘avoir vu les limites du format  full dôme, et il est fort à parier que l’engouement récent pour la création à travers le métavers accélèrera le développement de nouvelles expériences inédites.

“L’avènement du métavers n’est pas étranger à la vision qui a mené à la réalisation de la Satosphère et encore moins à l’idée d’y faire naître des projets et des œuvres immersives agnostiques aux supports de diffusion.”, explique Louis-Philippe St-Arnault. “Pour que le métavers social et immersif puisse se développer et se distinguer d’une expérience virtuelle ponctuelle il se doit d’être collaboratif et décentralisé dès sa création et offrir la résistance nécessaire à le rendre tangible.” 

Satellite, plateforme virtuelle de la SAT

À la suite de la pandémie en 2021, la SAT a mis en place Satellite, une plateforme Web 3D immersive accessible en ligne. L’objectif de cette plateforme est de développer des fonctionnalités et des outils spécifiques pour le milieu culturel. Directeur de cet espace Web virtuel, Gwendal Creurer explique la démarche de cette nouvelle initiative.

“La plateforme web XR Satellite s’inscrit dans une volonté de valorisation des expériences immersives collectives. Nous nous sommes surtout appuyés sur une communauté d’artistes, de concepteurs et de développeurs locaux. L’expérience, par défaut, en est une sociale. On peut activer la webcam pour échanger et se déplacer dans un monde en 3D. L’audio est spatialisé, il est possible d’intégrer des contenus, dont des images en 360 degrés, des vidéos et des modèles 3D.”

“Avec l’avenir qui se dessine pour le métavers, les enjeux pour le milieu culturel et l’importance d’agir pour la fondation de territoires virtuels libres pour la création paraissent encore plus évidents. De fait, nous continuerons d’explorer et d’apprivoiser ces nouveaux médiums, afin de créer des expériences variées, hybrides, personnalisables, accessibles et collectives.”

L’immersion à la SAT a encore de beaux jours devant elle. 


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